Agrigente, dont le nom antique est Akragas, fut fondée en 582 av. J.-C. par la cité de Géla (elle-même colonie grecque fondée par Rhodes et les Crétois), sur le site de la ville actuelle. La cité connaît une expansion géographique au VIe siècle av. J.-C. sous la direction des tyrans. Le premier s'appelait Phalaris et l'apogée arrive avec Théron, victorieux des Carthaginois à la bataille d'Himère en 480 av. J.-C. La ville s'embellit grâce à la main d'œuvre capturée lors de cette bataille. La Vallée des Temples est entourée d'une muraille de 12 kilomètres. Agrigente s'enrichit dans le commerce du vin et de l'huile, notamment avec Carthage.
406 av. J.-C. : Hannibal assiège Agrigente : il interdit le relèvement des remparts, détruit le temple d'Athéna et massacre une partie des habitants.
339 av. J.-C. : les Carthaginois sont vaincus : Timoléon recontruit la muraille et la ville. Pendant la première guerre punique (264-241 av. J.-C.), Agrigente fut prise par les Romains en 262 av. J.-C..
211 av. J.-C. : la ville tombe définitivement dans le giron de Rome. Prospérité et expansion
828 : les Arabes prennent la ville puis l'abandonnent. Ils la rebaptisent Kerkent ou Gergent.
« La plus belle des cités mortelles », c'est en ces termes que Pindare présente dans ses Olympiques l'Agrigente du Ve siècle av. J.-C. Fondée en 582 av. J.-C sur la côte méridionale de la Sicile par des Grecs venus de la cité voisine de Géla, la ville s'impose très vite comme l'une des colonies les plus brillantes et les plus prospères de l'Occident hellénique.
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Le site et les temples d'Agrigente
Riche des ressources de sa plaine agricole et des revenus que lui assurait son grand commerce méditerranéen, Agrigente possède au milieu du Ve siècle av. J.-C. plus de temples qu'il n'y en a sur l'acropole athénienne. Elle verra naître à cette époque le philosophe Empédocle dont Renan a pu dire qu'il fut « l'un des génies extraordinaires de la philosophie grecque présocratique, l'un des vrais fondateurs de la science et de l'exploitation mécanique de l'univers. » Les destructions perpétrées par les Carthaginois lors du sac de 406 av. J.-C. ruinent la cité mais celle-ci ressuscitera à l'initiative de Timoléon de Syracuse et connaîtra une nouvelle prospérité à la faveur de la paix romaine.
Outre les ruines du grand sanctuaire de Zeus olympien – le plus grand de l'Antiquité grecque après l'Artémision d'Éphèse et le Didyméion de Milet – la Vallée des Temples offre encore au regard des visiteurs les restes grandioses de ceux d'Héraclès, de Junon, des Dioscures et de la Concorde. Sur la colline de Girgenti, l'église Santa Maria dei Greci est elle-même construite sur les ruines d'un temple d'Athéna et l'église San Biagio sur celles d'un sanctuaire de Déméter.
La zone archéologique
Vallée des Temples.
Temple de la Concorde, de style dorique, a été élevé en -430. Il a été converti en basilique en 579. Au VIe siècle, l'évêque Grégoire y vécut en ermite.
Temple d'Héra (Junon), Ve siècle av. J.-C.
Temple de Castor et Pollux ou des Dioscures
Nécropole paléochrétienne
Temple d'Héraclès (Hercule), VIe siècle av. J.-C.
Autel des sacrifices
Temple de Zeus (Jupiter) olympien construit pour célébrer la victoire d'Himère en -480. C'est l'un des plus grands du monde grec (113 mètres sur 56 mètres).
La ville
Musées, dont le musée archéologique qui présente le résultat des fouilles. Collections d'objets en terre cuite, et surtout de beaux cratères.